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Pourquoi les universités n'ont plus rien à envier aux grandes écoles

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14/04/2014

Passé inaperçu avant Noël, l’événement représente pourtant une petite révolution, longtemps jugée impossible : l’Etat dispose désormais de statistiques détaillées, de bac +2 à bac +5, sur le devenir des diplômés, au sortir de chaque université, et ceci, par domaine de formation. Autrement dit, en naviguant sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur, on peut aujourd’hui découvrir quels emplois et quels salaires décrochent, en moyenne, les jeunes sortant d’un master de droit, de gestion ou d’informatique, à l’échelle nationale et aussi selon la ville où ils étudient. Une révolution, car longtemps l’idée de professionnalisation a heurté les esprits dans nos facs, cristallisant même les résistances à la loi sur l’autonomie. Il reste, certes, du chemin à parcourir pour avoir un tableau de bord complet sur chacun de nos milliers de diplômes, comme en Allemagne ou au Royaume-Uni. Mais un pas décisif vient d’être franchi avec cette quatrième édition de l’enquête ministérielle.

Longtemps frileuses, notamment au sujet des salaires, les universités ont accepté de jouer cartes sur table : "C’est vrai, ce n’était pas un cap facile à franchir, admet Gilles Roussel, le président de l’université Paris-Est - Marne-la-Vallée, en charge de la formation et l’insertion professionnelle à la Conférence des présidents d’université. Mais nous nous plions à cette enquête indépendante dans un souci d’information des familles."Philippe Dulbecco, président de l’université d’Auvergne, qui s’est lancée dans la certification de son enquête d’insertion, explique : "Pour nous, c’était une évidence. Comment décider du sort de nos formations, construites sur l’idée qu’elles doivent mener nos étudiants à l’emploi, sans outil fiable pour mesurer l’insertion ?"

Grandes écoles concurrencées

Un progrès d’autant plus remarquable que les grandes écoles se refusent toujours à toute enquête indépendante, mais aussi à la publication des données sur l’insertion professionnelle par établissement par la Conférence des grandes écoles. Craignent-elles la confrontation ?

Si l’on compare les bac +5 dans une filière, en gestion par exemple, le taux d’insertion et les salaires sont dans un mouchoir de poche. Côté université, 93% des diplômés sont en poste après trente mois, pour un salaire moyen annuel de 31.200 euros brut. Côté école, le taux net d’emploi atteint 92% après dix-huit mois, avec une rémunération brute annuelle moyenne de 34.533 euros. Mieux, Paris-Dauphine affiche un salaire supérieur à 42.000 euros annuels, primes incluses, et un taux d’insertion de 90% dans son enquête réalisée par l’Agence pour l’emploi des cadres. "Sur nos quatre dernières promotions, les écarts de salaires avec les écoles sont minimes", assure quant à lui Bruno Sire, président de Toulouse 1, qui a confié le suivi de ses étudiants à un organisme indépendant.

Et ce n’est là, semble-t-il, qu’une première étape. "A l’avenir, nous voulons encore l’améliorer, annonce le service en charge de l’enquête au ministère.En posant notamment des questions aux diplômés sur l’adéquation entre leur formation, leur emploi et leur niveau de satisfaction."

Mais les clichés ont la vie dure. "Tout sauf la fac !" pensent encore trop d’étudiants et de familles, avec cette perception d’universités qui seraient des usines à chômeurs. Ces chiffres prouvent le contraire. Certains masters sont de vraies pépites, et mènent à de belles carrières. Certains recruteurs, comme Anissa Deal, à Accenture, regrettent même que ces étudiants "sous-estiment souvent leur valeur professionnelle et ne s’autorisent pas à postuler dans des entreprises comme la nôtre".

Autre révolution : sous l’impulsion de Geneviève Fioraso, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, une tâche titanesque vient d’être menée à bien : débroussailler le maquis des 10.000 intitulés de diplômes dans lesquels se perdaient étudiants et employeurs potentiels, avec la mise en place d’une nomenclature de "seulement" quelques centaines d’intitulés.

Cap sur l’entrepreneuriat

Et le ministère de faire savoir haut et fort aux entreprises que celles-ci sont désormais plus que bienvenues dans les universités. D’ici à 2016, le gouvernement entend favoriser 20.000 créations ou transmissions d’entreprises au sein de l’enseignement supérieur. Pour cela, un statut d’étudiant-entrepreneur sera proposé dès la rentrée prochaine, et chaque filière devra sensibiliser les étudiants à la création d’entreprise, "y compris en sciences humaines" avait précisé Geneviève Fioraso.

Enfin, deux masters voient le jour : management de l’innovation et entrepreneuriat, management de projets. Les chefs d’entreprise seront invités à y faire cours. "Dans un pays où un quart des jeunes cherchent du travail, il doit y avoir une prise de conscience sur l’emploi et l’employabilité", explique-t-on.

Parallèlement, le ministère a lancé un appel à projets autour de l’entrepreneuriat et l’innovation pour développer des incubateurs au sein des universités. Comme le Faclab de Cergy-Pontoise, qui vient de fêter ses 2 ans. Installé sur le site très moderne de Gennevilliers, il met à la disposition des étudiants les machines, l’infrastructure et le soutien nécessaires à la réalisation de leur projet. "On doit plus à nos étudiants qu’un diplôme", plaide François Germinet, son président. Comme celui de droit pénal et financier, proposé en alternance, qui place 97% de ses élèves à six mois en CDI, à un salaire moyen annuel de 40.000 euros brut. "Il n’y a pas de débat philosophique pour savoir si un apprenti est un sous-étudiant, affirme-t-il. Ici, c’est un état d’esprit." D’ailleurs, à Cergy-Pontoise, toutes les licences professionnelles sont en apprentissage. Et au total, l’université compte 1.400 apprentis. Un record. Décidément, l’université n’est plus ce qu’elle était. 

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http://www.challenges.fr/emploi/20140411.CHA2686/education-les-meilleurs-masters-2014.html
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